Notre séjour en Mauritanie a malheureusement été écourté par les problèmes mécanique relatés à l’article 03. Nous avons néanmoins eu le temps de traverser le pays du nord au sud et de circuler plusieurs jours dans les 2 plus grandes villes Nouadhibou et Nouakchott. Nous vous proposons une petite vidéo qui illustre les conditions de circulation. La majorité des vues ont été prises par la caméra de pare brise.
Nous tentons d’oublier la déception de ne pas pouvoir visiter la Mauritanie en raison de la panne relaté dans l’article précédent en finissant le tour du Maroc par la côte Atlantique.
Première étape à Imsouane. Un port en pleine activité ! Les barques vont et viennent, tirées ou poussées par un tracteur. La criée est bondée, les caisses de poissons fraîchement débarquées passent des bascules aux coffres des voitures. Les restaurants de poissons grillés font le plein, nous trouvons une table avec vue sur les vagues.
La route du bord de mer (RP2201) traverse les collines plantées d’arganiers. Les chèvres s’y régalent des baies et le berger se prête au jeu des photos.
Tafedna, un autre petit port en activité; le tracteur, cette fois, sort les barques de l’eau sur la plage en les soulevant. Le front de maisons face à la mer forme un bel ensemble : Elles ont toutes la même architecture et ont probablement été construites en une seule fois.
Essarouira. LA ville Marocaine bien connue, avec son port très actif. La vente de poissons se fait directement au débarquement, les barques à flot côtoient la flotte des chalutiers. L’architecture de la ville reflète la richesse passée, les encadrements des portes en pierres sculptées en sont les témoins.
Une ruelle du centre de Essaouira
Safi, le village des potiers est sans grand intérêt.
La station balnéaire de Loualidia est très chics, mais là encore les barques des pêcheurs sur la plage assurent le spectacle. Poissons et fruits de mer se vendent à profusion.
La route côtière traverse des zones de maraîchages et longe des lagunes où nous avons pu observer un balbuzard pêcheur profitant lui aussi des eaux très poissonneuses de cette côte.
El-Jadida, un bastion Portugais aux remparts que ne renierait pas Vauban.
Casablanca: Au centre ville, le marché central est consacré aux poissons, il est entouré de restaurants fréquentés par les Marocains. De nombreux bâtiments sont construits dans le style « art déco », typiques du début du siècle.
Bien évidemment, nous visitons la somptueuse mosquée Hassan II. C’est la trace d’un souverain qui laisse à la postérité un bâtiment religieux quand d’autres en d’autres lieux ont fait le choix laisser des bâtiments culturels !
Nous faisons une sortie en barque avec un guide ornithologue dans la lagune de la réserve biologique de Merja Zerga près de Moulay Bousselham.
Conflit entre une Grande Aigrette et un Goéland Railleur.Ballet de Flamands roses.Martin pêcheur.La progression est difficile avec très peu d’eau même à marée haute en ce jour de petit coefficient.
Ce même guide nous permet d’observer, à proximité du village, une colonie de Hibou du Cap. Une espèce endémique rarissime, en grand danger d’extinction. La colonie niche dans un verger d’avocatiers dans une région maraîchère. Le dérangement est quotidien, quel est l’avenir de cette espèce qui n’est répertoriée, au plan mondial, que dans ce secteur du Maroc. Ce sont peut-être les derniers individus. Nous mesurons la chance que nous avons de voir cet oiseau. Les conditions ne sont pas bonnes, mais les photos et vidéos sont là et l’animal est peu farouche.
VIDEO: CLIQUEZ SUR L’IMAGE CI-DESSOUS
Nous recommandons ce guide qui parle Français correctement et qui connaît très bien son milieux. Mansoury El Boukhary 06.63.09.37.94.
Ainsi prend fin prématurément notre périple Maroc, Mauritanie. Nous sommes déçus de n’avoir pas pu visiter la Mauritanie comme prévu, mais nous avons bien profité du Maroc depuis octobre 2022.
Comme nous sommes têtus, c’est promis, nous reviendrons dans la région de l’Afrique de l’ouest.
Après Nouakchott nous prenons la direction de Atar, tout content de nous libérer des encombrements dantesques de la capitale pour aller voir le meilleur de la Mauritanie en plein désert. 450 km au programme.
A 150 km de Nouakchott la douche froide !
Un message apparait au tableau de bord « défaut système adblue, rendez-vous au garage ». Ça sent mauvais ! Nous avons eu ce message il y a deux ans en France, il en a suivi le remplacement des sondes NOX qui régulent le débit d’adblue. Nous savons que le processus qui mène à l’arrêt de véhicule est enclenché mais dans quel délai… ?
Est-ce que la panne est due au mauvais carburant ? Thierry vérifiait régulièrement le taux de saturation du FAP (filtre à particules) à l’aide du logiciel Maxiecu, pour qu’il reste à des valeurs très basses. Mais cela n’a rien empêché.
La mort dans l’âme nous faisons demi-tour car il est impossible de se faire dépanner en Mauritanie. Direction le Maroc au plus court, la frontière est à 600 km…
Le passage de la frontière est assez rapide (2 heures et demi) sans difficultés à ceci près qu’un policier a tenté de nous racketter, mais nous n’étions pas d’humeur, nous l’avons envoyé se faire voir ainsi qu’un facilitateur un peu collant.
Dans le doute, dès l’arrivée au Maroc, nous faisons le plein de « bon carburant » à 10 ppm, (faible taux de souffre).
A 80 km après la frontière, arrêt à Barbas pour le Bivouac. Un 2ème message plus grave : « défaut système adblue, mode dégradé ». Nous n’avons plus qu’à peine 50% de la puissance, une vitesse limitée à 80 km/h et un nombre de démarrages limité à 16 avant l’arrêt du véhicule. Ça pue mais au moins nous sommes au Maroc. Il est 20h, au lieu de ruminer toute la nuit nous décidons de prendre la route pour traverser le Sahara occidental, 1500 km nous séparent de Agadir.
Les stations sont rares, beaucoup sont fermées la nuit et le vent de face augmente notre consommation. Nous remplissons les 2 jerricans de 20 l pour augmenter l’autonomie de 300 km. La consommation de adblue explose, elle est de 10 fois ce qu’elle doit être normalement (environ 3 l aux 1000 km en temps normal), nos réserves ne suffiront pas et peu de station en disposent. Mais par chance nous en trouvons.
La route est à 2 voies, toute droite, parfois très étroite, très peu de villes, nous croisons surtout des camions. Bien sûr, nous ne coupons pas le moteur aux arrêts.
700 km plus loin, 3ème message : « au prochain démarrage, vitesse limitée à 20 km/h » l’angoisse, en plein désert au milieu de la nuit. Le stress nous maintient éveillés sans effort. Je crains d’avoir le réflexe de couper le contact aux arrêts, même s’ils sont très rares. Les kilomètres passent doucement à 80 km/h, nous craignons aussi que la procédure de sécurité coupe le moteur à tout moment comme ça arrive avec les pannes d’ABS.
Notre objectif est d’arriver chez Melaine, notre fille, près de Tiznit à 100 km au sud de Agadir.
Le jour arrive avec le mauvais temps, il reste 300 km, les villes et villages sont plus fréquents, surtout ne pas s’arrêter aux carrefours et pour clore le périple une crevaison à 100 km de l’arrivée, sous une pluie battante, nous devons regonfler tous les 20 km.
Nous arrivons enfin à bon port après 30 h de conduite non-stop près de 2000 km, une nuit blanche, quelques sandwichs et beaucoup de café.
Le ranch des 2 gazelles
Nous sommes mercredi, 15h. Un bon repas préparé par Houssine le cuisinier des « 2 Gazelles », douche, sieste, la tension retombe. Nous contactons l’assistance car il ne nous est pas possible de repartir. Le dépannage sur plateau est programmé pour lundi.
Tous les voyageurs ont eu un jour ou l’autre ce type de problème en particulier avec le sprinter Mercedes. Nous devrons trouver des « solutions » pour l’avenir car même en Europe le système Mercedes n’est absolument pas fiable : 2 pannes similaires en 100 000 km plus une panne d’ABS c’est inacceptable.
Quid de la fiabilité légendaire de Mercedes ?
J’aimerai envoyer cette photo à Stuttgart au siège Mercedes. Le Maroc dépanne les dieux de l’automobile.
Ce matin 8h, le Mobilcub est chargé sur la petite dépanneuse, en surcharge, direction le garage Mercedes de Agadir, on serre les fesses à chaque virage pendant 1 heure et demi… pas de problème nous dit le chauffeur !
Le diagnostic est rapidement posé : problème d’adblue, cet additif destiné à dépolluer les gaz d’échappement mais qui nous pollue bien la vie. L’adblue acheté au Maroc n’est pas conforme aux normes ou frelaté et sa majesté Mercedes n’en veut pas. Vidange, remplissage, régénération, effacement des messages, c’est reparti, il est 18h. Quant à la crevaison, elle est due à un défaut d’étanchéité de la jante, ce n’est pas réparable! Inshalla.
Nous repartons tranquillement, vers le nord, par la côte, en espérant que la mécanique nous permettra de visiter les sites qui nous restent à voir à l’Ouest.
Entre Nouadhibou et Nouakchott, nous ne pouvons faire l’impasse sur la réserve ornithologique du Banc d’Argain. Sur 150 km de littoral, elle protège des milieux très particuliers avec notamment des hauts fonds très poissonneux, de la mangrove et des oiseaux qui trouvent là une halte migratoire. Si un tel site enchante le touriste, elle contraint les pêcheurs qui ne peuvent utiliser que des barques à voiles romaine appelés Lanches.
Il y a deux points d’accès à la réserve correspondant aux centres d’information, tenus par les gardiens : Un à quelques kilomètres au sud de Charmi au point 20.04231° N, -15.91961° W, et un au sud du site, accessible par une route bitumée (un peu dégradée) qui conduit à Mamghar au point 19.35752° N, -16.50848° W. Pour visiter l’intérieur du parc il faut faire appel aux gardiens, très accueillants, car ils sont les seuls à pouvoir emprunter les pistes et accompagner les rares touristes qui se présentent. Le droit d’accès est de 200 MRU soit 5€ par personne. Le coût du guide est laissé à l’appréciation. Nous avons pu y voir, outre les limicoles habituels, des Pélicans blancs, des Flamands roses, des spatules et des espèces inconnues en France à notre connaissance : l’Aigrette des récifs qui est gris-foncé et la Sterne Caspienne.
Il est possible de stationner pour la nuit devant chacun des points d’accès, ce que nous avons fait.
Pélican blancLa sterne Caspienne est sensiblement plus grande que la Sterne PierrgarinLe crabe violoniste à 1 pince. Il rentre dans le sable à notre approche mais après quelques minutes, il ressort.
Le temps est maussade, depuis que nous sommes en Mauritanie ; nous avons eu du vent fort permanent, un temps couvert et notre à nuit Mamghar, des trombes d’eau. Ce village est établi sur une sorte de plaine, le sol est en terre battue et les rues ne sont pas matérialisées. Le matin du départ, pour quitter l’emplacement du bivouac devant le bâtiment du parc, nous avons dû slalomer sur 2 km entre les larges flaques d’eau et les zones non circulables sur un sol particulièrement glissant.
Le village de pêcheurs de Mamgha est aussi une porte d’accès au parc du banc d’Arguin.
Direction Nouakchott, 250 km au programme, ciel d’orage, dunes de sable mouillé ocre et la végétation qui a bien profité de la pluie abondante de la nuit. Le temps est couvert mais les couleurs sont contrastées.
NOUAKCHOTT
Nouakchott est une ville moderne sans grand charme. La circulation y est dense avec des bouchons inextricables. Les adresses d’auberges acceptant les CC pour la nuit que nous avions notées sont toutes fermées depuis le covid, à l’exception du camping Terjit
A Nouakchott, le camping Terjit donne directement sur la plage, les pêcheurs en barques ne sont pas très loin, un bel emplacement mais cher et le patron n’est pas très aimable. 18.11200° N, -16.02577° W
Sur la plage, le va et vient des pirogues à moteur bat son plein, la pêche se pratique avec une équipe de nuit et une autre de jour. Entre 2 sorties, les pirogues sont remontées sur la plage et le poisson déchargé.
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Au camping, un guide (Ali) nous propose de nous emmener au marché aux dromadaires qui se tient tous les jours à quelques kilomètres de Nouakchott. Des centaines de dromadaires et de négociants ! Ambiance garantie. Nous enchainons avec les marchés traditionnels de la ville.
Un guide à recommander : Ali Dialo n° whatsapp 00 1 513 904 06 10
Marché aux dromadaires 18.02416° N, -15.85213° W
Le drâa, bleu et blanc, est la tenue postée en toute circonstance, assorti du chèche, toute classe d’age confondue.
Nous récupérons le Mobilcub en gardiennage chez des amis près de Agadir et faisons route vers la Mauritanie, après une soirée chez Melaine et Antoine.
1500 km entre Agadir et la frontière. La route est rectiligne et monotone mais en bon état à l’exception de quelques tronçons au nord. Nous n’avons pas l’esprit à la balade et au bivouac dans la nature, alors nous faisons étape dans les campings obligatoires sur cette côte désolée et assez inhospitalière. Certains sites méritent d’être explorés, nous les gardons pour le retour.
Campings:
Près de TAN-TAN : camping de l’atlantique, correct, 28° 29.650 N, -11° 20.187 W
A BOUJDOUR : camping sahara line, médiocre, grand désordre, mais le seul camping entre Tan Tan et Dakla 26° 07.910 N, -14° 29.705 W
Près de la frontière Mauritanienne : parking de l’hotel Barbas, gratuit, sanitaire extérieur repoussant.
Frontière Marocaine : nous doublons une trentaine de camions qui attendent leur tour et nous entrons dans le sas, où 5 ou 6 voitures sont fouillées. Un « facilitateur » nous aborde et nous propose pour 10 € de nous assister pour toutes les démarches des 2 douanes. Le fait est que c’est bien complexe pour les non-initiés et nous nous félicitons d’avoir eu recours à un facilitateur. il est très aimable et soucieux que tout se passe bien. Coté marocain, dans un temps record de 1 h nous passons, de bureaux en bureaux y compris le scanner du véhicule. Pour la frontière Mauritanienne, nous changeons de planète pour plonger dans la « vraie Afrique » …Il faut plus de 2 heures de formalités pour obtenir l’assurance (45€) l’importation temporaire de 30 jours pour le véhicule et une carte sim… le tout pour la modique somme globalisée de 120€. Ça semble cher mais…
Après avoir repris nos esprits, nous pensons nous être fait estourbir de 10 ou 15 € , le prix du service, ne nous plaignons pas. La prochaine fois, pour cette frontière, nous connaitrons le parcours du voyageur.
Et oui, ça roule…
Nouadhibou : Qui disait que les Marocains ont une conduite « spéciale » ? Premier contact avec la circulation à contre sens, les feux tricolores qui ne sont là que pour faire beau, l’anarchie complète, les véhicules épaves et le mot est faible. Il faudra s’adapter et décoder leur façon de faire, tenir compte des ânes, des camions, des autos à l’arrêt sur la chaussée…
Est-ce que l’âne répond au téléphone ? Le choc des époques.Ambiance sur le boulevard principal de Nouadhibou.
Ravitaillement : Il n’y a pas de problème pour les fruits et légumes même s’il ne faut pas être trop regardant sur la qualité, mais pour la viande ! les morceaux sont exposés sur des étals branlants, en plein air, bien sûr sans frigo, assaillis par les mouches et posés sur des cartons noirs du sang des jours précédents ! Même pour des mangeurs de viande, l’odeur coupe l’appétit. Pour cette fois, nous ferons sans viande, et pour le poisson même schéma. Temps couvert et venteux 15/20° une petite laine est la bienvenue.
La piste pour accéder à l’extrémité du cap blanc est très ensablée sur certaines parties, nous sommes seuls, poursuivre serait imprudent, nous faisons demi-tour à regret. D’autres sites nous donneront de beaux points de vue.
Les falaises blanches ont données leur nom au cap blanc. Ici au nord est de Nouadhibou.Depuis Cansado, nous voyons le va et vient des pirogues des pêcheurs sur une mer bien agitée.Décor peint sur une pirogue.
A Nouadhibou: Camping de la baie du lévrier, tout petit mais en centre-ville, 10€, 20.91574 N, 17.05015 W
Le camping de Cansado est en cours de rénovation, il dépend de l’hôtel voisin, très bel emplacement sur la pointe, accès par les tennis en contrebas. Eau, vidange mais pas de sanitaires. 5€, 20.85138° N, -17.03103° W
Bonjour à tous. Après une pose familiale et festive pour les fêtes de fin d’année, nous poursuivons notre périple.
Départ mercredi pour Agadir. Nous reprenons le mobilcub qui est en garde chez des amis près de Agadir.
Etape chez Mélaine au ranch des 2 gazelles à Mirleft, au sud de Agadir, pour la soirée puis cap au sud vers la Mauritanie par la côte, 1500 km jusqu’à la frontière. Prochaine étape Mauritanienne à Nouadhibou.
Le ranch des « 2 gazelles » à MirleftLe sable nous manquait, nous y retournons !
Il est vrai qu’ils sont impressionnants et en très bon état. La grande place, la médina et son souk sont tout aussi intéressants, la ville est très séduisante.
Nous nous dirigeons vers Timsal chez Isabelle et Jean Marc qui tiennent le superbe gîte Forest Kasbah près de Agadir car dans quelques jours nous y remiserons le camping car pendant notre absence entre décembre et notre retour au Maroc en février. Le gîte se situe au milieu des collines et des arganiers. Un très bel endroit et un très beau gîte. 30° 29,169 N, 9° 28,782 W,
Agadir, ses plages, ses surfers. La cité des Français en villégiature au Maroc. Une ville moderne et cosmopolite où l’on entend parler toutes les langues. Les plages sont effectivement spectaculaires, le temps y est doux, les vagues énormes.
Avant l’arrivée de surfers, la côte est livrée aux contemplatifs.
Pour nous c’est aussi son grand souk, immense, clair, propre et un peu plus loin un magasin de réparation de camping car où nous trouvons le tuyau qui nous fait défaut pour réparer une fuite d’eau en cellule. ALLOCAMP 30° 25,027 N, -9° 34,784 W, Bd du 2 mars Agadir.
Alors que nous étions absorbés par le spectacle des vagues, nous sommes abordés par Muriel, une adhérente de CCRSM qui a vu l’autocollant de l’association sur le mobilcub, l’occasion de passer une soirée en bonne compagnie, de parler des voyages passés et à venir. Sur ses bons conseils nous allons déjeuner le lendemain sur la plage de Imoura chez Ibrahim d’excellents produits de la mer.
Après un mois passé dans le Haut Atlas, nous apprécions de changer de cadre pour un horizon plus rectiligne avec une exploration de la côte avec ça et là des sortes de villages de maison faites de bric et de broc de Marocains adeptes de la pêche mais peut-être aussi de quelques familles pauvres.
Parmi ces trouvailles un trou qui ressemble au bout du monde au bout d’une petite route. Le village de Tifnit 30° 12,006 N, -9° 38,533 W une minuscule plage pour surfers, un village lui aussi fait de parpaings en désordres, des barques bleues qui n’ont pas vues l’eau salé depuis longtemps mais qui font le paysage et des restaurants de poissons grillés qui parfument l’atmosphère. Une cocktail bien séduisant mais qui sens aussi la pauvreté derrières les apparences.
Pas mal les petits jeunes marocains.
Nous faisons étape au camping Tarkat, un modèle de confort et de propreté au Maroc 30° 15,203 N, 9° 35,109 W, en bordure de la réserve de la faune Saharienne de Rokein & Arrouais. L’accès n’est possible qu’avec un guide dont le patron du camping fait parti. Nous découvrons en sa compagnie, les antilopes des régions sahariennes, la Scimitar-horned Orix, l’Addax et la petite gazelle Dorcas. Toutes en danger d’extinction du fait de la chasse et du braconnage.
Gazelles Dorcasscimitar-horned OryxAddax
VIDEO, cliquez sur la vignette ci-dessous
La fin de la première partie du voyage approche, nous prenons la route du ranch équestre des « 2 gazelles » situé sur la côte atlantique au sud de Agadir, que tiennent Mélaine et Antoine depuis 3 mois, de là nous rentrons en France.
La suite est une autre histoire, rendez-vous en février pour une nouvelle saison.
Nous quittons M’Hamid aux premiers signes d’amélioration de la santé de Thierry pour nous rapprocher de Zagora à 100 km, pourvue en pharmacie. Le lendemain, l’amélioration se confirmant nous décidons de poursuivre notre voyage.
Direction la haute vallée du Dadès.
A nouveau de splendides villages accrochés aux contreforts de la montagne pour ne pas être exposés aux crues de l’oued tout en profitant de l’eau qui permet de produire l’alimentation indispensable. Les cultures sont possibles grâce à un vaste réseau d’irrigation… mais qui s’assèche ces dernières années du fait de manque crucial de pluie. Les habitants de ces villages très reculés sont démunis même si l’électricité parait le plus souvent bien distribué.
Nous constatons aussi la présence d’écoles dans tous les villages, facilement identifiables par leurs couleurs pastelles, avec un ramassage des élèves par minibus. Il semble que la scolarisation soit une priorité des autorités. Malheureusement, des enfants restent encore non scolarisés, livrés à eux même dans la rue et continuent à réclamer bombons et stylos aux touristes !
Après Boulmane Dadès la route RP704 se poursuit un long moment avec quelques trous… jusqu’à Msemsir. Après c’est une piste qui grimpe dans la montage jusqu’à 2800 m en direction du col Tizi-Ouano (31° 57,538 N, -5° 35,615 W) à 2750 m. Le temps se gatte, la fraîcheur est bien présente avec quelques bourrasques chargées de neige. Nous ne traînons donc pas trop au col et redescendons par ce qui s’avère être une belle route toute neuve qui pour l’instant n’est pas utilisée puisque en cul de sac… Retour par les gorges de Torda.
Un méandre du Dadès Montée au col OuanoCes vallée du haut Atlas se situent entre 1500 et 2000 m d’altitude, les température oscillent entre 20/25 ° le jour et 10/15 ° la nuit.
Le célèbre Ksar Aït ben Haddou, (31°02,707 N, -7° 07,862 W) véritable décor de cinéma au sens propre, se trouve dans un très beau cadre. Il est bien restauré grâce à la participation de UNESCO, mais la fréquentation et les nombreux marchands sont à la hauteur de sa renommée ! Oppressants !
Dans un autre style, nous avons préféré la kasbah de Ouarzazate, certes un peu musée mais très sobre et dans laquelle nous pouvons apprécié la décoration des salles intérieures et des patios.
Les jours suivants nous enchaînons les parcours montagneux et vertigineux du Haut-Atlas.
La belle vallée de l’Ounila ( route RP1506) par Anmiter (31° 16,646 N, -7° 09,028 W)
La vallée de l’oued Zat, par Azgour (31° 20,924 N, -7° 30,050 W), une belle gorge très sauvage, peu fréquentée qui s’ouvre à l’approche de la plaine.
Le bas de la vallée de l’oued Zat
La vallée de l’Ourika (RP2017) dont la fraîcheur lui vaut une grande renommée, vantée par le guide du routard, n’est qu’une succession de restaurants et de marchands de souvenirs sur des kilomètres…à croire qu’il n’y est pas allé ! A éviter !
Village typique du Haut Atlas dominant sa palmeraie. Les jardins sont sous le couvert des palmiers. Au dessus de 1500 m les palmiers disparaissent remplacés par des arbres feuillus.Quelque part dans le Haut Dadès
Le station de ski de Oukaimeden (31° 12,261 N, -7° 51,629 W) permet à 2700 m de profiter des paysages des plus hauts sommets du massif. Nous avons une belle vue sur la chaîne du Toubkal par la route (sans n°) entre Agsarne et Asni.
Aperçu du Toubkal au loin, 4167 m
De toutes ces vallées nous avons préféré la haute vallée du Dadès et la vallée de l’Ounila plus larges plus harmonieuses, sauvages bien que beaucoup habités. Toutes ces petites routes sont maintenant goudronnées même si les trous, l’étroitesse, les gamins ânes et vélos qui surgissent, les virages serrés, réclament de la vigilance.
Culture en terrasse sur la route l’Oukaimeden
Les campings sont ici très rares et nous profitons du fait que certaines auberges mettent à disposition leur parking moyennant une petit contribution de l’ordre de 40 à 50 dh, voire la gratuité si nous prenons le dîner sur place… ce qui nous a permis de goûter parmi les meilleurs tagines et couscous.
Nous traversons le Haut-Atlas du nord au sud par la route RN7 depuis Asni par le Tizi-n-Test. Un très bel itinéraire dans les hautes vallées du Haut-Atlas, mais les 80 km de petites routes de montagne très étroites sont éprouvantes.
La région est la première productrice de « l’or rouge » au Maroc. Il s’achète au gramme mais son parfum est tel que quelques pistils suffisent à embaumer un plat. Le safran est cultivé par les familles sur de petites parcelles bien irriguées dans la vallée du djebel Sioura. Nous le parcourons entre Taliouine, Askououn et Aoulouz.
Culture du safran sur des petites parcelles en bordure du village Culture en terrasse du safran.Le mimétisme des villages dans leur environnement. Djebel Siouraravitaillement au quotidien.Les boutiques pour le ravitaillement du quotidien.
Quelques infos sur notre quotidien. Nous faisons nos courses dans les toutes petites échoppes et les souks, un peu de viande (essentiellement du poulet et un peu de mouton) et beaucoup de légumes (tomates, carottes et pommes de terre, il y a aussi des courgettes que les marocains cuisinent peu).
Les fruits, du raisin à foison, des clémentines acides mais très parfumées et en ce moment de délicieuses dates fraiches ! Nous goutons toutes sortes de tagines et peu de couscous car en dehors des restaurants touristiques, celui-ci n’est servi que le vendredi ! Pour la lessive… pas de machine à laver dans les campings donc lessive à la main ! mais le linge sèche en quelques instants. Et le plus souvent des campings faiblement occupés dans des décors superbes !
Nous poursuivons notre visite du sud par la vallée du Draa, les anciens villages et les palmeraies qui devraient être alimentés par l’oued… à sec depuis plusieurs années du fait de la sècheresse qui sévit
Le Ksar Tamnougalt domine le village de Asselim Noufella (30° 40.618 N, -06° 23.798 W).
La vallée compte un grand nombre de Ksour (pluriel de Ksar), villages fortifiés, véritables forteresses parfois, et de kasbahs, grandes maisons où vivent des familles entières. Les plus anciennes sont en ruine, les dernières datant du début 20ème siècles. Elles étaient encore couramment habitées il y a 20 ans et aujourd’hui encore nous voyons des femmes circuler dans les ruelles et entrer dans de modestes habitations. Les hommes eux n’apparaissent pas, sauf aux terrasses des cafés
Kasbah Qaid Ali 20ème début siécle à Agdz
A noter en particulier, la Kasbah Qaid Ali à quelques kilomètres de Agdz (accès par le camping de la palmeraie, 30° 42.694 N, -06° 26.782 W), construite au début du 20ème siècle. Elle conserve ses décors intérieurs et ses peintures en tadelakt. La kasbah est privée, elle appartient toujours à la même famille, dont le guide, très passionné, est le petit-fils du constructeur de l’édifice.
Une autre Kasbah plus ancienne, elle date du 17ème sL’intérieur est très sombre, petites fenêtres à moucharabiehs et puit de lumière qui garde la fraicheur.Ksar de Oula Atmane, route de la vallée de Draa
Le bout du bout de la route du désert, dans cette région, s’arrête en cul de sac à M’hamid. Nous faisons halte au superbe camping « esprit désert » tenu par Philippe un Français, très attentionné, dans un cadre somptueux entre dunes et palmiers. (29° 49.647 N, -05° 40.001 W)
Réveil du camping, « esprit désert » à M’Hamid
25 ans après notre première randonnée chamelière, nous renouons avec la sensation de la marche dans le désert et du bivouac à la belle étoile, pour 3 jours en randonnées mixte, marche et dos de dromadaires vers les grandes dunes de l’erg de Chegaga à 50 km, organisé par Philippe.
Départ au bout de route à quelques kilomètres à l’ouest de M,Hamid, cap plein ouest. La marche se déroule entre dunettes et zones plates à presque 5 km/h la vitesse de marche des dromadaires. Pose pique-nique après 17 km ! Comme Alexandrine, Thierry poursuit à dos de dromadaires pour les 12 km qui nous séparent du bivouac… mais peut être que la marche aurait été plus facile car le dromadaire nous secoue dans tous les sens et met à mal nos fessiers.
Le lendemain les grandes dunes sont sous nos yeux en milieu de journée et la fin de l’après midi est mis à profit pour profiter des bonnes heures.
Les ondulations des sommets des dunes, les irisations du sable sont de véritables œuvres d’art. La difficulté de la marche est bien récompensée par le spectacle qui nous est offert.
Nous en profitons pleinement car les jours suivants seront moins gais car Thierry est victime d’une bonne d’déshydratation, malgré les précautions prises, qui l’obligera à garder le lit 3 jours au retour au camping. Il mettra une bonne semaine pour récupérer sous prescription médicale et un arsenal de médicaments.
Nous prenons la route plein sud au plus rapide pour tenter de rattraper le temps perdu.
La traversée du Moyen Atlas au sud de Azrou par la RN13 est somptueuse, la Forêt de Cèdres puis un enchainement de plateaux et de vallées, sont superbes.
Cirque de Jaffar
Notre première étape est le cirque de Jaffar par la route empierrée RP7318: un beau complexe de vallées convergentes peuplées de troupeaux de moutons. (guide Gandini 1 itinéraire J6)
Puis, nous poursuivons par l’itinéraire du guide Gandini 1, Z4, dans la vallée du ZIZ. Cette ancienne piste est maintenant entièrement revêtue. Comme il n’y a pas de camping alentour nous demandons à l’auberge Palacio par téléphone si nous pouvons être accueillis sur son parking. Pas de problème… si nous pouvons passer le couloir de 2.20 m entre 2 maisons suivi du raidillon à 20% en graviers qui mènent à l’auberge !
Mais de là, quel paysage ! Vue sur le très beau village Berbère Zaouiat Sidi hamza (32° 26.796 N , -04° 43.459 W). Ce village est tellement reculé et pauvre que nous n’aurions pas oser assister au zouk hebdomadaire ni visiter le Ksar, sans l’aide d’un guide local proposé par l’auberge. Le décalage de culture est trop important et ces Berbères très pauvres n’apprécient guère notre présence, sauf quelques femmes très chaleureuses.
Ces femmes Berbères ont insisté pour se faire prendre en photo. Le Ksar de Zaouiat Sidi hamza présente la particularité d’avoir des rues couvertes.
Dans ces villages sur les rives de l’oued, chaque famille a sa parcelle de terre irriguée, très fertile. Le travail s’y fait encore couramment à la traction animale.
Route vers Merzouga, par la palmeraie que se niche dans les gorges de l’oued Ziz et le village de Aoufous (RN17), grâce à une petite route parallèle qui permet de circuler à l’intérieur de la palmeraie.
Rissani une petite ville vivante, typique du sud entouré par les nombreux ksars que nous découvrons par la petite route touristique (RP7107).
Sur les conseils de Philippe, un Français qui tient un camping à M’Hamid (esprit désert), nous contactons Hrmad pour nous guider à travers le désert entre Merzouga et Zagora. Nous préférons ne pas nous aventurer seuls avec notre gros véhicule sur des pistes dont nous ne connaissons pas l’état. Hrmad nous confirme que nous n’aurions pas pu faire la traversée de l’oued Gheris en fesh-fesh sur plusieurs kilomètres. Vrai ou faux nous ne le saurons pas.
Vue du bivouac sur l’erg Chebbi (dunes de Merzouga)Bivouac d’un soir
Nous débutons le circuit par le tour de l’erg Chebbi avec bivouac et vue sur les dunes, puis après le contournement de Rissani par la route nous faisons une grande boucle par la piste vers le sud, avec un nouveau bivouac en plein désert. 200 km de pierrailles, de tôle ondulée et de quelques passages sableux franchis sans avoir à sortir la pelle.
Nouveau bivouac Nous aurons plusieurs fois des visiteurs qui semblent venir de nul part. Hrmad les éconduira fermement.
Dromadaires d’élevage qui semblent totalement libre de leurs déplacementsIls se rendent au puits quand le besoin s’en fait sentir.Marabout et cimetièreLes pistes circulent dans les vallées encadrées de djebels.