ESPAGNE 2020

Après l’épisode du COVID et de l’incertitude sur les ouvertures des frontières dans et hors Schengen nous avons fait le choix de rester en Europe. Certains pays du nord ayant conservé des périodes de quarantaine, l’idée de retourner en Espagne du nord s’est vite imposée. Nous connaissons déjà un peu l’Asturies, la Cantabrie, et les Pyrénées versant sud, mais là nous nous donnons le temps de parcourir la campagne et la montagne en quête de faune et de balades un peu plus au frais dans le relief que dans les plaines surchauffés. Le point fort sera le massif du Picot Europa où nous ferons un séjour de photos animalières au cours duquel nous devrions voir le chat forestier appelé aussi chat sauvage et le loup dans leurs espaces naturels et sauvages.

Départ le 10 juillet direction l’aérodrome de St Florentin dans l’Yonne où Thierry doit effectuer un saut en parachute, cadeau pour son départ en retraite. Beau temps, pas de vent, des conditions idéales. La vidéo est visible par le lien suivant :

Après s’être remis de nos émotions, nous nous engageons dans une grande traversée en diagonale vers St jean pieds de Port. Malheureusement un voyant d’alerte moteur s’allume alors que nous venons de dépasser Limoges « défaut système adblue » Aïe. Nous savons que le mode dégradé suit de quelques centaines de kilomètres ce type de message. Dans ces conditions, nous préférons régler le problème en France.

Coups de téléphone à l’assistance, nous nous déroutons vers Bordeaux où nous pourrons être pris en charge par Mercedes VI. De plus nous avons des amis que nous nous ferons un plaisir de voir en attendant que le garage fasse le nécessaire. Bien nous en a pris, car la panne n’a pas été diagnostiquée tout de suite, plus le temps d’approvisionnement des pièces, il est resté 10 jours chez le concessionnaire ! Nous sommes repartis et pour l’instant tout fonctionne.

Passage de la frontière Espagnol par une toute petite route qui passe un col absent de toutes cartes 43° 02,973 N – 01° 12,690 W. Nous y avions bivouaqué il y a quelques années, bercés par le feulement du vol des Vautours Fauves qui passaient le col à basse altitude. Descente vers les plaines Espagnol par un itinéraire de pistes forestières perdues dans la végétation dense et sèche du versant sud.

La perspective d’une fermeture de la frontière pour cause de COVID n’étant pas tout à fait écarté, nous ne nous éloignons pas trop en cas de retour précipité. Avant de prendre la route vers l’ouest, nous passons 2 jours dans la steppe de Las Bardenas Reales. Nous profitons des lumières du soir et du matin, levés 6h, qui animent les reliefs particuliers de ce micro désert où l’érosion sur la roche friable à créée une fantaisie de formes. Aux heures les plus chaudes ± 35°, farniente à l’ombre du store de notre Cub.

Musée GUGGENHEIM

Comme un vaisseau échoué dans une boucle du ria de Bilbao, à Bilbao, ce bâtiment dont l’allure semble déstructurée est en fait d’une belle harmonie dans les courbes, les croisements de plans et de lignes. Quel que soit l’angle par lequel l’observateur l’aborde, il révèle toujours des surprises et la curiosité nous mène d’un angle de vue vers un autre. L’architecte Franck Gehry a revêtue sa gigantesque sculpture de titane à l’image des écailles de poissons et de calcaire jaune. A l’intérieur l’atrium est le prolongement des éléments extérieure dans un échange « dedans, dehors » verre, pierre, titane, sans oublier la présence du fleuve dont la rive est un lieu de déambulation pour les citadins.

Les expositions d’art contemporain, peuvent émouvoir ou laisser froid. Nous avons retenu les expériences visuelles et sensorielles de l’Islandais Olafur Eliasson.

Laguardia

Situé sur une éminence rocheuse, présente le visage des villages perchés. A mi distance entre Logrogno et Miranda de Ebro sur la A-124. Tout en pierre ocre il offre une belle homogénéité mais sa particularité est la présence dans l’église d’un extraordinaire portail polychrome du XIV qui a conservé ses peintures, protégées par un autre portail extérieur.

Soirée balade en ville, nous y avons mangées nos premiers plats de poulpo et bacalao.

La Costa Verdé, (côte nord atlantique de l’Espagne) visites de quelques villes et villages de bord de mer aux caractères architecturaux intéressants. Globalement la côte dans cette région est très urbanisée et les espaces sauvages sont rares, nous avons quand même trouvé une prairie en bord de mer avec paysage à 180°.

Le village historique Santilla del Mar (au nord de Torrelavega) est un musée à ciel ouvert mais ces bâtiments patrimoniaux du XV et XVI en pierre blonde décorées de blasons présentent malgré tout un intérêt dont il est bon de profiter avant midi car l’après midi il est difficile de circuler dans les ruelles.

Santilla del Mar

Transfert vers le massif du Pico de Europa avec une première étape à Potes. Une belle petite ville au centre très vivant. A l’altitude modeste de 400 m le village présente les caractéristiques à la fois du village de montagne, présence du bois et de la pierre de taille mais aussi du village de plaine, ruelles étroites, toits peux inclinés, galeries couvertes bordées d’arcades.

Potes
Montagne de Riano massif du Picot de Europa

A la recherche du chat sauvage.

La montagne de Riano au sud du massif du Picot de Europa, est une zone de moyenne montagne partiellement boisée avec une forte activité d’élevage bovin.

Mais la raison de notre venue est la quête du chat sauvage, de son vrai nom chat forestier, très présent dans les vallées et visible en cette période, dans les prés après la fauche. Il est très farouche bien que protégé et n’accepte pas la présence humaine. Outre l’affût, difficile sur un grand territoire, il est visible en circulant sur les routes agricoles le long des prés. Le plus souvent il s’enfuit au simple fait d’arrêter le véhicule. Nos observations avec éventuellement photos, ne durent que 2 heures entre le lever du jour et l’ensoleillement des prés car ce chat vit la nuit. A l’aube, rassasié, il regagne le taillis où il se dissimule pour dormir. Il chasse le Campagnol terrestre qui pullule dans les champs, micro mammifère de 10 à 12 cm (hors queue). Le chat guette sa proie dans l’herbe courte, la tue d’un coup de dents puis part la manger à couvert. Nous en avons vus qui étaient capables d’en attraper 2 ou 3 par heure. Le chat sauvage est tigré, il est différentiable du chat domestique par le fait qu’il porte un plastron blanc, des moustaches blanches, éventuellement un nez blanc, mais les caractères les plus spectaculaires sont cette belle queue touffue à la fourrure annelé et la ligne noire le long de l’épine dorsale.

Certains d’entre eux se sont laissés approchés à 40 ou 50 mètres nous permettant de réaliser quelques images.

Entre les temps consacrés aux chats, nous traquons d’autres espèces, mais le loup n’a pas daigné nous montrer le bout de son museau.

Bouquetin Ibérique, espèce endémique, 2 femelles et 2 jeunes.
Vautour Percnoptère

Balade sur la côte atlantique.

Après une semaine consacrée à la faune, nous reprenons notre déambulation entre mer et montagnes, petits ports, et côtes sauvages, centre ville et restaurants de poisson, en jouant à cache cache avec les averses.

Léon
Cudillero, côte nord
Cudillero
Porto de Vega, côte nord
Porto de Barquero, côte nord
Lignes blanches
La Corogne, front de mer
La Corogne
Betanzos, au fond du ria de la Corogne
Muros, côte ouest
Muros, un petit port au passé médiéval.
Muros
Muros
Muros, lumière orageuse.
Nombre de maisons des villes du nord de l’Espagne arbore ce type de façades vitrées nommées « galeria »

Détour pour tenter d’approcher l’Outarde barbue.

Nous nous détournons de notre itinéraire initiale pour rejoindre une zone fréquentée par l’Outarde barbue.

Mais quelle est cette bête?

Eh bien imaginez une oie, sur de grandes pattes, un plumage moucheté, un ventre blanc, un mâle avec un fort cou, une envergure de 2,10 à 2,40 m, un poids de 10 à 16 kg, la femelle est plus petite, un vol majestueux, vous avez l’Outarde barbue. Nous avons été ravi de pouvoir photographier (souvent de loin! car ces gros oiseaux ne se laissent pas approcher!) cette espèce rare, en déclin, qui vit en quelques petites colonies dans les grandes plaines du centre de l’Espagne. Absentes de france elles sont dans de belles steppes d’herbes sèches près de Villafafila dans la province de Castille et Léon.

VIDEO, cliquez sur l’image
Milieu steppique dans lequel évoluent les Outardes barbues. Certains champs sont cultivés d’autres en prairie.
Outardes barbues
Outardes barbues
Outarde barbue
Outardes barbues
Chevêche d’athéna
Busard cendré
Busard cendré juvénile
Faucon crécerelle

Suite de notre quête de la faune sauvages.

Après avoir quitté la steppe à outardes avec un vent à défriser leurs barbes, nous nous dirigeons vers les montagnes de Somiedo pour tenter de voir non pas l’homme qui a vu l’ours, mais l’ours lui-même ! En attendant le jour du RDV nous faisons quelques randonnées dans les vallées d’altitude.

Montagne de Somiedo
Grange caractéristique de la Montagne de Somiedo

Lever un matin à 5h pour RDV avec un guide qui doit nous amener sur un site… où nous verrons l’ours pendant presque une demi-heure. Certes il parait tout petit sur le versant opposé de la montagne. Mais en réalité c’est un gros mâle et l’émotion est forte de le voir dans son milieu naturel, hors de tout affût !

Puis retour vers Riano pour tenter de voir l’homme qui…, le loup ! Mais là, moins de chance car il y a beaucoup de brouillard et nous ne l’apercevrons que quelques instants entre deux nuages, mais la meute est bien là. La pluie et le mauvais temps nous empêcherons de voir et de randonner sur le massif du Picot Europa. Nous en profiterons ensuite pour tirer le portrait du cingle plongeur, ce petit oiseau qui nage dans les torrents de montagne.

Le cicle plongeur en cours de toilettage.

Les populations d’ours et de loups présentes en Espagne sont les souches originelles, ces espèces n’ont jamais été exterminées et n’ont pas nécessitées de réintroduction. Les effectifs sont parmi les plus importants d’Europe, ce qui n’empêche pas une activité d’élevage très présente. Ils ne sont ni imprégnés, ni apatés, l’ours en particulier garde une distance de sécurité de 1 km c’est pourquoi ils ne sont visibles que de très loin aux jumelles et à la longue-vue.

Puis route vers la Riojas avec sur le trajet, visite de Vitoria-Gasteiz et un intermède pour voir les églises romanes à double porche au sommet de petits villages perdus dans la plaine des contreforts sud de la chaîne cantabrique…. Vitoria Gasteiz avec de grandes places à arcades, des ruelles étroites et les gallérias… est presque désert car, en Espagne tout est fermé le samedi après midi. D’ailleurs, nous avons du mal à nous caler sur le rythme espagnol qui commence à vivre à 17h, au moment où nous partons à la recherche d’un petit chemin qui nous permettra la plupart du temps de passer une soirée en pleine nature.

Vitoria Gasteiz
Uzquiano
Uzquiano
Moraza
Paysage de la Rioja hors zone vitocole

Cap à l’est vers la Sierra Guara.

Nous nous dirigeons vers la Sierra Guara au nord de Huesca. Nous y avions séjourné une semaine il y a 15 ans à l’occasion d’un circuit de randonnée et nous souhaitons revoir ces canyons.

Chemin faisant nous musardons dans la Rioja et ces abords, pour nous approvisionner en vin mais aussi pour visiter quelques beaux villages accrochés à leurs pitons rocheux et à l’occasion observer le Busard des roseaux sur un étang découvert par hasard dans le plaine et qui se révèle être une micro réserve ornithologique.

Laguna de Hervias 42° 27,190 N – 02° 51,845 W, possibilité de bivouac sur place

Village perché de Ujes
village de Briones
village de Briones
De nombreuses maisons particulières ou bâtiments officiels affichent leurs blasons. ici un modèle particulièrement riche.
Riglos et ses « Malos », tels que les Espagnol nomment ces monolithes assez fréquents sur ce versant de la sierra Guara.
La plaine en cette saison est bien sèche et jaune, nous avons perdus les paysages verdoyants de la chaîne Cantabrique mais le beau temps a pris le relais du temps maussade et pluvieux.

Alquezar ce village est un véritable joyaux, adossé aux reliefs de la Sierra Guara dont il reprend les teintes ocres dans la construction des bâtiments. Les canyons de plus de 200 m de profondeur entourant le village sont aussi des refuges pour tous les rapaces de la région et en particulier le Vautour fauve présent en grand nombre que l’on voit frôler les rives des falaises aux heures où la température monte ce qui lui permettra de prendre de l’altitude et partir en quête de nourriture. Nous en profitons pleinement lors d’une randonnée empruntant les fameuses passerelles qui s’accrochent à la falaise et surplombent le canyon.

Alquezar ce village est un véritable joyaux, adossé aux reliefs de la Sierra Guara dont il reprend les teintes ocres dans la construction des bâtiments. Les canyons de plus de 200 m de profondeur entourant le village sont aussi des refuges pour tous les rapaces de la région et en particulier le Vautour fauve présent en grand nombre que l’on voit frôler les rives des falaises aux heures où la température monte ce qui lui permettra de prendre de l’altitude et partir en quête de nourriture. Nous en profitons pleinement lors d’une randonnée empruntant les fameuses passerelles qui s’accrochent à la falaise et surplombent le canyon.

Visite de Huesca et sa plaza Mayor encadrée d’une belle suite de bâtiments homogènes aux rez de chaussées à arcades.

Huesca, plaza Mayor