Nous quittons M’Hamid aux premiers signes d’amélioration de la santé de Thierry pour nous rapprocher de Zagora à 100 km, pourvue en pharmacie. Le lendemain, l’amélioration se confirmant nous décidons de poursuivre notre voyage.
Direction la haute vallée du Dadès.

A nouveau de splendides villages accrochés aux contreforts de la montagne pour ne pas être exposés aux crues de l’oued tout en profitant de l’eau qui permet de produire l’alimentation indispensable. Les cultures sont possibles grâce à un vaste réseau d’irrigation… mais qui s’assèche ces dernières années du fait de manque crucial de pluie. Les habitants de ces villages très reculés sont démunis même si l’électricité parait le plus souvent bien distribué.



Nous constatons aussi la présence d’écoles dans tous les villages, facilement identifiables par leurs couleurs pastelles, avec un ramassage des élèves par minibus. Il semble que la scolarisation soit une priorité des autorités. Malheureusement, des enfants restent encore non scolarisés, livrés à eux même dans la rue et continuent à réclamer bombons et stylos aux touristes !


Après Boulmane Dadès la route RP704 se poursuit un long moment avec quelques trous… jusqu’à Msemsir. Après c’est une piste qui grimpe dans la montage jusqu’à 2800 m en direction du col Tizi-Ouano (31° 57,538 N, -5° 35,615 W) à 2750 m. Le temps se gatte, la fraîcheur est bien présente avec quelques bourrasques chargées de neige. Nous ne traînons donc pas trop au col et redescendons par ce qui s’avère être une belle route toute neuve qui pour l’instant n’est pas utilisée puisque en cul de sac… Retour par les gorges de Torda.


Montée au col Ouano

Le célèbre Ksar Aït ben Haddou, (31°02,707 N, -7° 07,862 W) véritable décor de cinéma au sens propre, se trouve dans un très beau cadre. Il est bien restauré grâce à la participation de UNESCO, mais la fréquentation et les nombreux marchands sont à la hauteur de sa renommée ! Oppressants !

Dans un autre style, nous avons préféré la kasbah de Ouarzazate, certes un peu musée mais très sobre et dans laquelle nous pouvons apprécié la décoration des salles intérieures et des patios.


Les jours suivants nous enchaînons les parcours montagneux et vertigineux du Haut-Atlas.


La belle vallée de l’Ounila ( route RP1506) par Anmiter (31° 16,646 N, -7° 09,028 W)

La vallée de l’oued Zat, par Azgour (31° 20,924 N, -7° 30,050 W), une belle gorge très sauvage, peu fréquentée qui s’ouvre à l’approche de la plaine.

Le bas de la vallée de l’oued Zat
La vallée de l’Ourika (RP2017) dont la fraîcheur lui vaut une grande renommée, vantée par le guide du routard, n’est qu’une succession de restaurants et de marchands de souvenirs sur des kilomètres…à croire qu’il n’y est pas allé ! A éviter !


Le station de ski de Oukaimeden (31° 12,261 N, -7° 51,629 W) permet à 2700 m de profiter des paysages des plus hauts sommets du massif. Nous avons une belle vue sur la chaîne du Toubkal par la route (sans n°) entre Agsarne et Asni.

Aperçu du Toubkal au loin, 4167 m
De toutes ces vallées nous avons préféré la haute vallée du Dadès et la vallée de l’Ounila plus larges plus harmonieuses, sauvages bien que beaucoup habités. Toutes ces petites routes sont maintenant goudronnées même si les trous, l’étroitesse, les gamins ânes et vélos qui surgissent, les virages serrés, réclament de la vigilance.

Culture en terrasse sur la route l’Oukaimeden
Les campings sont ici très rares et nous profitons du fait que certaines auberges mettent à disposition leur parking moyennant une petit contribution de l’ordre de 40 à 50 dh, voire la gratuité si nous prenons le dîner sur place… ce qui nous a permis de goûter parmi les meilleurs tagines et couscous.
Nous traversons le Haut-Atlas du nord au sud par la route RN7 depuis Asni par le Tizi-n-Test. Un très bel itinéraire dans les hautes vallées du Haut-Atlas, mais les 80 km de petites routes de montagne très étroites sont éprouvantes.


La région est la première productrice de « l’or rouge » au Maroc. Il s’achète au gramme mais son parfum est tel que quelques pistils suffisent à embaumer un plat. Le safran est cultivé par les familles sur de petites parcelles bien irriguées dans la vallée du djebel Sioura. Nous le parcourons entre Taliouine, Askououn et Aoulouz.

Culture du safran sur des petites parcelles en bordure du village

Culture en terrasse du safran.



A suivre…