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07- MAROC 2022. Au cœur du Haut Atlas.

Nous quittons M’Hamid aux premiers signes d’amélioration de la santé de Thierry pour nous rapprocher de Zagora à 100 km, pourvue en pharmacie. Le lendemain, l’amélioration se confirmant nous décidons de poursuivre notre voyage.

Direction la haute vallée du Dadès.

A nouveau de splendides villages accrochés aux contreforts de la montagne pour ne pas être exposés aux crues de l’oued tout en profitant de l’eau qui permet de produire l’alimentation indispensable. Les cultures sont possibles grâce à un vaste réseau d’irrigation… mais qui s’assèche ces dernières années du fait de manque crucial de pluie. Les habitants de ces villages très reculés sont démunis même si l’électricité parait le plus souvent bien distribué.

Nous constatons aussi la présence d’écoles dans tous les villages, facilement identifiables par leurs couleurs pastelles, avec un ramassage des élèves par minibus. Il semble que la scolarisation soit une priorité des autorités. Malheureusement, des enfants restent encore non scolarisés, livrés à eux même dans la rue et continuent à réclamer bombons et stylos aux touristes !

Après Boulmane Dadès la route RP704 se poursuit un long moment avec quelques trous… jusqu’à Msemsir. Après c’est une piste qui grimpe dans la montage jusqu’à 2800 m en direction du col Tizi-Ouano (31° 57,538 N, -5° 35,615 W) à 2750 m. Le temps se gatte, la fraîcheur est bien présente avec quelques bourrasques chargées de neige. Nous ne traînons donc pas trop au col et redescendons par ce qui s’avère être une belle route toute neuve qui pour l’instant n’est pas utilisée puisque en cul de sac… Retour par les gorges de Torda.

Un méandre du Dadès

Montée au col Ouano
Ces vallée du haut Atlas se situent entre 1500 et 2000 m d’altitude, les température oscillent entre 20/25 ° le jour et 10/15 ° la nuit.

Le célèbre Ksar Aït ben Haddou, (31°02,707 N, -7° 07,862 W) véritable décor de cinéma au sens propre, se trouve dans un très beau cadre. Il est bien restauré grâce à la participation de UNESCO, mais la fréquentation et les nombreux marchands sont à la hauteur de sa renommée ! Oppressants !

Dans un autre style, nous avons préféré la kasbah de Ouarzazate, certes un peu musée mais très sobre et dans laquelle nous pouvons apprécié la décoration des salles intérieures et des patios.

Les jours suivants nous enchaînons les parcours montagneux et vertigineux du Haut-Atlas.

La belle vallée de l’Ounila ( route RP1506) par Anmiter (31° 16,646 N, -7° 09,028 W)

La vallée de l’oued Zat, par Azgour (31° 20,924 N, -7° 30,050 W), une belle gorge très sauvage, peu fréquentée qui s’ouvre à l’approche de la plaine.


Le bas de la vallée de l’oued Zat

La vallée de l’Ourika (RP2017) dont la fraîcheur lui vaut une grande renommée, vantée par le guide du routard, n’est qu’une succession de restaurants et de marchands de souvenirs sur des kilomètres…à croire qu’il n’y est pas allé ! A éviter !

Village typique du Haut Atlas dominant sa palmeraie. Les jardins sont sous le couvert des palmiers. Au dessus de 1500 m les palmiers disparaissent remplacés par des arbres feuillus.
Quelque part dans le Haut Dadès

Le station de ski de Oukaimeden (31° 12,261 N, -7° 51,629 W) permet à 2700 m de profiter des paysages des plus hauts sommets du massif. Nous avons une belle vue sur la chaîne du Toubkal par la route (sans n°) entre Agsarne et Asni.


Aperçu du Toubkal au loin, 4167 m

De toutes ces vallées nous avons préféré la haute vallée du Dadès et la vallée de l’Ounila plus larges plus harmonieuses, sauvages bien que beaucoup habités. Toutes ces petites routes sont maintenant goudronnées même si les trous, l’étroitesse, les gamins ânes et vélos qui surgissent, les virages serrés, réclament de la vigilance.


Culture en terrasse sur la route l’Oukaimeden

Les campings sont ici très rares et nous profitons du fait que certaines auberges mettent à disposition leur parking moyennant une petit contribution de l’ordre de 40 à 50 dh, voire la gratuité si nous prenons le dîner sur place… ce qui nous a permis de goûter parmi les meilleurs tagines et couscous.

Nous traversons le Haut-Atlas du nord au sud par la route RN7 depuis Asni par le Tizi-n-Test. Un très bel itinéraire dans les hautes vallées du Haut-Atlas, mais les 80 km de petites routes de montagne très étroites sont éprouvantes.

La région est la première productrice de « l’or rouge » au Maroc. Il s’achète au gramme mais son parfum est tel que quelques pistils suffisent à embaumer un plat. Le safran est cultivé par les familles sur de petites parcelles bien irriguées dans la vallée du djebel Sioura. Nous le parcourons entre Taliouine, Askououn et Aoulouz.


Culture du safran sur des petites parcelles en bordure du village

Culture en terrasse du safran.
Le mimétisme des villages dans leur environnement. Djebel Sioura
ravitaillement au quotidien.
Les boutiques pour le ravitaillement du quotidien.

A suivre…

À la Une

06- MAROC 2022. La vallée du Draa et ses Kasbahs

Quelques infos sur notre quotidien. Nous faisons nos courses dans les toutes petites échoppes et les souks, un peu de viande (essentiellement du poulet et un peu de mouton) et beaucoup de légumes (tomates, carottes et pommes de terre, il y a aussi des courgettes que les marocains cuisinent peu).

VIDEO: cliquez sur la vignette ci-dessous

https://youtu.be/6tDr6x9NSzwhttps://youtu.be/6tDr6x9NSzw

Les fruits, du raisin à foison, des clémentines acides mais très parfumées et en ce moment de délicieuses dates fraiches ! Nous goutons toutes sortes de tagines et peu de couscous car en dehors des restaurants touristiques, celui-ci n’est servi que le vendredi ! Pour la lessive… pas de machine à laver dans les campings donc lessive à la main ! mais le linge sèche en quelques instants. Et le plus souvent des campings faiblement occupés dans des décors superbes !

Nous poursuivons notre visite du sud par la vallée du Draa, les anciens villages et les palmeraies qui devraient être alimentés par l’oued… à sec depuis plusieurs années du fait de la sècheresse qui sévit

Le Ksar Tamnougalt domine le village de Asselim Noufella (30° 40.618 N, -06° 23.798 W).

La vallée compte un grand nombre de Ksour (pluriel de Ksar), villages fortifiés, véritables forteresses parfois, et de kasbahs, grandes maisons où vivent des familles entières. Les plus anciennes sont en ruine, les dernières datant du début 20ème siècles. Elles étaient encore couramment habitées il y a 20 ans et aujourd’hui encore nous voyons des femmes circuler dans les ruelles et entrer dans de modestes habitations. Les hommes eux n’apparaissent pas, sauf aux terrasses des cafés 

Kasbah Qaid Ali 20ème début siécle à Agdz

A noter en particulier, la Kasbah Qaid Ali à quelques kilomètres de Agdz (accès par le camping de la palmeraie, 30° 42.694 N, -06° 26.782 W), construite au début du 20ème siècle. Elle conserve ses décors intérieurs et ses peintures en tadelakt. La kasbah est privée, elle appartient toujours à la même famille, dont le guide, très passionné, est le petit-fils du constructeur de l’édifice.

 Une autre Kasbah plus ancienne, elle date du 17ème s
L’intérieur est très sombre, petites fenêtres à moucharabiehs et puit de lumière qui garde la fraicheur.
Ksar de Oula Atmane, route de la vallée de Draa

Le bout du bout de la route du désert, dans cette région, s’arrête en cul de sac à M’hamid. Nous faisons halte au superbe camping « esprit désert » tenu par Philippe un Français, très attentionné, dans un cadre somptueux entre dunes et palmiers. (29° 49.647 N,  -05° 40.001 W)

Réveil du camping, « esprit désert » à M’Hamid

25 ans après notre première randonnée chamelière, nous renouons avec la sensation de la marche dans le désert et du bivouac à la belle étoile, pour 3 jours en randonnées mixte, marche et dos de dromadaires vers les grandes dunes de l’erg de Chegaga à 50 km, organisé par Philippe.

Départ au bout de route à quelques kilomètres à l’ouest de M,Hamid, cap plein ouest. La marche se déroule entre dunettes et zones plates à presque 5 km/h la vitesse de marche des dromadaires. Pose pique-nique après 17 km ! Comme Alexandrine, Thierry poursuit à dos de dromadaires pour les 12 km qui nous séparent du bivouac… mais peut être que la marche aurait été plus facile car le dromadaire nous secoue dans tous les sens et met à mal nos fessiers.

Le lendemain les grandes dunes sont sous nos yeux en milieu de journée et la fin de l’après midi est mis à profit pour profiter des bonnes heures.

Les ondulations des sommets des dunes, les irisations du sable sont de véritables œuvres d’art. La difficulté de la marche est bien récompensée par le spectacle qui nous est offert.

 Nous en profitons pleinement car les jours suivants seront moins gais car Thierry est victime d’une bonne d’déshydratation, malgré les précautions prises, qui l’obligera à garder le lit 3 jours au retour au camping. Il mettra une bonne semaine pour récupérer sous prescription médicale et un arsenal de médicaments.