À la Une

Les Hautes terres par l’est.

Chers visiteurs. Des vidéos ont été intégrées dans publications précédentes mais vous ne les avez peut-être pas vues car elles n’apparaissent pas comme telles dans le mail de notification reçu car le petit triangle de lecture ne s’affiche pas. Elles sont bien présentes, cliquez sur les photos ou regarder le blog dans sa version ordinateur par le lien: http://lemobilcub.travel.blog

Ceci est une vidéo

Nous retrouvons une nouvelle fois, Pascale et Gérard pour une seconde incursion dans les « hautes terres » mais cette fois par l’est . Le temps est au beau fixe, particulièrement doux ce qui aura des conséquences sur notre itinéraire.

Notre destination est le volcan ASKJA au centre de l’Islande dans une région aux paysages impressionnants et particulièrement austères.

Première étape pour faire l’ascension du SNAEFELL un sommet glacière de 1800 m, le 2ème plus haut d’Islande, accessible aux randonneurs moyennant une dénivellation de 1100 m dont les 200 derniers mètres sur des langues de glacier heureusement sans crevasse. Le sommet a un profil alpin, avec des pentes bien raides et de beaux séracs contrairement aux autres sommets d’Islande majoritairement en dôme.

le SNAEFELL 1800 m d’altitude
Final de l’ascension sur un glacier.
Au loin la calotte glacière du VATNAJOKULL, le grand glacier central de l’ISLANDE à 2000m d’altitude
Soleil, mais le vent est fort et frisquet.

Le beau temps nous accompagne et une température particulièrement douce d’environ 10 à 15° au sommet où nous constatons une importante fonte de la glace et un énorme ruissellement de surface. Nous prenons alors conscience que cette situation est exceptionnelle.

Pour se décontracter après l’effort nous prenons un bain chaud au superbe hot-pot du refuge de LAUGAFELL 64,88503° N, 15,35243° W.

La route 910 au départ de EGILSSTADIR traverse des zones agricoles, elle est bitumée, jusqu’au grand barrage hydroélectrique du lac HALSLON qui forme un lac artificiel d’une vingtaine de kilomètres pour alimenter la controversée usine d’aluminium implantée dans l’est. Nous sommes surpris de l’énorme débit d’eau déversé par le trop-plein, qui corrobore le constat fait sur le glacier la veille.

Puis, nous retrouvons les paysages minéraux vus lors de notre précédente incursion en Hautes terres qui offrent un sentiment de gigantisme mais aussi d’oppression.

Nouveau hot-pot en pleine nature (LAUGARVALLALAUG), le plus beau rencontré jusqu’à ce jour : une retenue est aménagée en pierres sous une micro chute d’eau à 38°… en pleine montagne ! 65,00567° N , 15,76008° W.

La route 910 se transforme en piste F910 mais fort heureusement, les torrents les plus importants sont enjambés par des ponts car ce sont des rapides en furie que nous croisons avec des eaux grises d’alluvions. Nous mesurons une nouvelle fois l’importance du phénomène climatique. Plus loin la piste qui nous avions prise est noyée par un cours d’eau qui est sorti de son lit, pour l’instant inoffensif … mais dont on a appris le lendemain qu’il l’avait entièrement coupée… ouf !

En approchant de ASKJA nous traversons des paysages désertiques. Des étendues de sable noir volcanique à perte de vue et des champs de lave que l’on traverse en zigzaguant entre les plissements qui émergent du sable noir ou blond. Le soleil fait jouer les dégradés de gris au noir ponctués de teintes vertes de la mousse aux abords des cours d’eau. Des paysages irréels. Avec le soleil, c’est magnifique, mais sous un ciel bouché comme on en rencontre parfois… c’est oppressant.

Circulation dans les coulées de laves
Un peu de répit dans le paysage volcanique
Zigzag entre les blocs de lave.
ici ce sont des dalles de lave

Le vent forcit et avec lui des nuages de sable et de poussière. Nous bivouaquons au bord de la F903 à l’abri derrière un petit relief rocheux.

Nous franchissons via un pont, une nouvelle fois la JOKULSA, une grosse rivière qui descend directement du VATNAJOKULL (le grand glacier central Islandais). Elle coule en cataracte et est largement sortie de son lit. Il n’est heureusement pas prévu de gués sur notre parcours vers ASKJA. Par contre, un passage sableux de quelques kilomètres nous oblige à louvoyer dans les ornières, à fond en seconde, … surtout ne pas s’arrêter… ce qui devient compliqué quand il faut contourner des véhicules qui se sont ensablés, en mordant hors piste dans le sable mou. C’est passé pour nous, d’autres n’ont pas eu cette chance. Le dégonflage de nos pneus nous a sans doute aidé.

Entre les émotions, nous profitons quand même du paysage volcanique qui nous entoure.

Arrivée à ASKJA nous apprenons que certaines pistes du secteur sont fermées en raison du gonflement inhabituel des cours d’eau, d’avantage encore qu’au moment de la fonte de la neige début juillet. Les pistes F910 ouest et F26 que nous avions empruntées 1 mois plus tôt sont aujourd’hui fermées.

Refuge à ASKJA, nous sommes dans un parc, le bivouac est interdit, nous devrons aller à l’espace dévolu au camping
Il y a 20 ans nous avions campé à ASKJA. Il ne faut pas compter avoir un matelas d’herbes.

Le site d’ASKJA est une caldeira de 45 km2 aux roches de couleurs nuancées entre noir et rouge bordeaux âgées de 10 000 ans, mais surtout, au centre, le minuscule petit cratère et son lac bleu émeraude jeunot seulement de 150 ans. Un site unique, spectaculaire, qui se mérite car l’accès n’est vraiment pas facile et demande des heures de pistes à au moins 100 km de la route la plus proche.

En marche dans la caldeira vers le lac VITI
La caldeira de 50 km² avec le grand lac et le minuscule lac VITI dont l’eau est à 22°

Le vent chargé de sable nous a accompagné ces jours derniers et pour ce soir il est annoncé de la tempête. Vers 21 h calme plat, nous pensons avoir mal compris du fait de notre anglais sommaire. Mais vers 23h quelques rafales, puis à 3h du matin, tempête ! Nous cherchons à nous mettre un peu à l’abri d’un bâtiment car les cailloux en pierre ponce volent à l’horizontal et viennent frapper la carrosserie.

Nous devons quitter le site par le nord en empruntant la F88 mais il y a des gués importants. Compte tenu du contexte, nous nous informons auprès du ranger qui préconise, à la vue de nos véhicules, les gués de la F88 avec 60/70 cm d’eau plutôt que le sable traversé la veille où des voitures sont toujours ensablées sur la piste. Le poids de nos CC nous pénalise dans le sable alors que dotés de schnorkel, ils devraient pouvoir passer le gué… C’est parti pour la F88, avec 50 km à nous demander ce qui nous attend !

Arrivé sur place, j’enfile les waders et m’engage dans le lit du cours d’eau pour m’assurer de sa profondeur et de l’absence de grosses pierres dans le fond et qui pourraient être très dangereuses. Effectivement 60/70 cm d’eau en bordure du passage ne devrait pas poser de problème. En première + vitesse courte, tranquillement mais pas trop lentement pour garder de la motricité et pousser la vague qui monte à plus de 1 m. Le fond est stable, pas de risque d’enlisement. Les autres gués moins profonds ne poseront pas de problème.

Nous quittons Pascale et Gérard, chacun reprend tranquillement sa route après 400 km de pistes classées « F » ce qui signifie « pistes difficiles avec gués réservés aux jeeps 4×4, interdites aux SUV et 4×4 de route » avec amende à la clé sinon ! Panneaux en islandais et Anglais aux entrées des secteurs concernés.

Il nous reste 10 jours pour profiter des fjords du sud-est avec, sans doute, d’autres passages difficiles comme tout au long du voyage dès lors que l’on sort des routes bitumées et des routes empierrées.

Pour boucler la boucle, nous traversons le col par la gravelle 917 dont l’enneigement nous avait interdit l’accès le premier jour. Le paysage vaut le détour.

Le village de BAKKAGERDI est plein de charme avec son petit port. Sa falaise à Macareux est bien évidemment déserte en cette fin août car tous les oiseaux sont repartis en mer. Puis nous empruntons la piste F 946, assez difficile, dans un paysage très alpin vers le col HUSAVIKURHEIDI .

port de BAKKAGERDI

La gravelle 953 (très raide) nous permet de passer le magnifique col MJOAFJARDARHEIDI et de remonter le fjord MJOIFJORDUR très sauvage, pour finir dans un village du bout du monde et un phare orange comme il se doit en Islande.

Vue aérienne du fjord de MJOIFJORDUR

Les villes de ESKIFJORDUR et NESKAUPSTADUR qui accueillent les plus grosses usines de conserveries de poissons d’Islande. Ces petites villes de 1000 à 2000 habitants paraissent minuscules au fond des fjords de 20 km, des paysages grandioses et des sommets de 500, 600, 700m.

Nous faisons une incursion dans le massif GRAENAVATN par la piste 958 qui mériterait d’être classée F tant elle est raide, étroite et ravinée. Nous n’irons pas jusqu’au bout.

Les montagnes qui s’intercalent avec les fjords à l’Est ont des similitudes avec les alpes, alternances de barres rocheuses et de pentes herbeuses où se régalent les moutons… et les rennes parait-il. Nous n’en verrons pas mais les chasseurs, eux, les trouvent en sillonnant la montagne par groupes et en quad. Nous avons croisé à plusieurs reprises des groupes de 4×4 avec des remorques pour les quad et des pick-up transportant des cadavres de rennes.

Dans un superbe petit musée à FASKRUSFJORDUR, hommage aux pêcheurs Breton de Paimpol qui sont venus au 19 ème siècle pêcher la morue sur les côtes Islandaises, mais aussi y mourir.

Nous finissons notre voyage en Islande par la visite de bourgs et le contour de quelques fjords à l’est, tranquillement, sans ambition exploratrice ni prise de risque.

La nature prend des teintes automnales

Puis retour à EGILSSTADIR par la gravelle 966 et la route 95, à la recherche des Oies cendrées, derniers oiseaux encore présents avec quelques Eiders et Fulmars, qui nous survolent en formation et qui repartent elles aussi vers le sud. Nous en verrons peut-être du pont de notre ferry en route vers le Danemark.

Seules restent présentes les femelles Eiders avec leurs petits de l’année, les mâles sont invisibles sans doutes repartis en mer.
Regroupement des Oies cendrées en vue du départ en migration.

Ville portuaire de SEYDISFJORDUR coté village

La petite ville portuaire de SEYDISFJORDUR, est la seule ville à recevoir les ferries internationaux de la seule compagnie qui assure l’unique liaisons avec le Danemark.

Nous partons avec le beau temps, la traversée devrait être plus tranquille qu’à l’aller. Nous ne verrons pas les premières neige bien qu’il ne fasse ce soir à 21h que 5 degrés.

Le Norrona nous attend pour l’embarquement demain.

Fin du voyage

…/…