Après avoir retrouvé Pascale et Gérard nous quittons VARMAHLID où nous avons fait tous les pleins : eau, carburant, nourriture. Direction les déserts du centre par la piste F752 avec pour objectif, ASKJA à 250 km. La piste n’est pas très roulante, 100 km en 5h !


Bien que le mois de juillet soit bien entamé les torrents sont encore chargés et les gués assez hauts. Arrivés au dernier gué important à 100 km avant ASKJA sur le F910, 64,820° N 17,874°W, le niveau et le débit sont trop importants pour que nous puissions traverser en sécurité.

Des Islandais avec un véhicule similaire aux nôtres décident de ne pas passer et d’attendre le lendemain matin, ils confortent notre sentiment. Nous bivouaquons donc sur place, bercés par le bruit du torrent. Le lendemain le niveau a bien baissé ce qui le rend empruntable.

Cependant, réflexion faite, à la fin du parcours après ASKJA dans 200 km, il y a aussi de nombreux gués. Nous réalisons que si nous ne pouvons pas traverser l’un d’entre eux, nous n’aurons plus assez de carburant pour revenir en arrière et refaire 300 km jusqu’à une station, car nous consommons entre 15 et 18 litres au 100, sur la piste. Un risque qu’il n’est pas question de prendre. Nous décidons de changer d’itinéraire et de rejoindre le LANDMANNALAUGAR au sud à 100 km. ASKJA est un site remarquable, nous pourrons y revenir plus tard par l’est.

Les hautes terres du centre sont des hauts plateaux pierreux coupés ça et là de montagnes et de vallées. Ailleurs, ce sont des reliefs plus ou moins escarpés recouverts d’une végétation rase de mousses, d’herbes et de tourbe qui ondulent.



Les nombreux, ruisseaux et torrents témoignent de l’abondance des pluies et de l’apport des glaciers. Notre capacité théorique de traversée de gué se situe à 70 cm d’eau. Nous ne prenons pas de risques en flirtant avec la limite, mais la vague que forme l’avant du véhicule les dépasse parfois du fait des chaos provoqués par les grosses pierres qui tapissent le fond.
Après avoir fait le plein à HRAUNEYJAR nous rejoignons le LANDMANNALAUGAR par le piste 208 dont la tôle ondulée très formée la rend éprouvante pour la mécanique et pour les passagers.


Le temps à LANDMANNALAUGAR est acceptable ce matin, nous nous engageons pour une balade de la journée. Montée au BRENNISTEINSALDA sans problème, puis au BLAHNUKUR mais le temps se dégrade, nous sommes obligés de rebrousser chemin car le vent est tel sur l’arrête menant au sommet que la marche n’est plus possible.



De retour au camping, la pluie se met à tomber. Les prévisions sont très mauvaises pour les jours suivants, nous décidons de finir la traverser nord/sud par la F208, puis les F233 et F232. Dans la pluie et le brouillard, nous ne profitons pas des paysages. De plus, cette piste est un peu trop difficile à notre goût avec des raidillons sévères, des dévers et des gués limites. Nous décidons de rejoindre VIK par la 210 réputée plus facile, mais il s’avère quelle est du même profil mais avec moins de gués techniques.

Arrivée à VIK le temps est plus clément, direction la péninsule de REYKJANE à l’ouest et le volcan en activité le FAGRADALSFJALL par le route 425.
A plusieurs kilomètres, nous voyons une nappe de fumée grise et une colonne de fumée blanche. Au fur et à mesure que nous approchons, nous n’avons plus de doute, c’est bien le volcan qui se manifeste.
Le cratère nous est masqué du parking. Il faut transpirer un peu pour pouvoir contempler ce spectacle : 5 bons kilomètres de marche et 300 m de dénivellation sur un mauvais chemin créé pour l’occasion nous permettent d’accéder à un premier sommet en face du cratère puis à un autre un peu plus près à environ 1,5 km de distance.

Tout au long de la marche les projections de laves nous apparaissent progressivement, puis les grondements et là de notre mirador c’est un spectacle extraordinaire. Le cratère est rempli de lave rouge qui bouillonne, projetée à plusieurs dizaines de mètres de haut et qui s’écoule en rivières ininterrompues.


L’attention est captivée par cette masse en fusion qui ondule en vagues, explose, s’écoule en masse visqueuse, tout un cocktail de mouvements que nous n’avons jamais vu d’aussi près concernant un volcan. Pendant un long moment nous restons scotchés.

Depuis le 19 mars 2021, date de son éruption qui était attendue, il a rempli les vallées environnantes. Au retour nous longeons une longue coulée fumante, encore tiède, qui fait bien 4km de long. L’écoulement principal se faisant désormais sur un autre versant. Mais la route 425 est à moins de 1 km des premières coulées qui pourraient être de nouveau alimentées !




La ville de GRINDAVICK est à moins de 10 km du volcan et REYKJAVIK à 40 km. Nous irons voir si la vie semble perturbée…
impressionnant ce volcan . je vois que votre » armoire normande » prend des couleurs de baroudeuse! pas trop long d’être loin de chez soit et de vivre dans un petit espace aussi longtemps? et avec un temps si difficile? temps pourri ici on attend l’été … à bientôt
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Très beau reportage avec les photos et les émotions en prime ! Nous aussi en 1985 nous manquions de carburant pour revenir du lac Mitvaten, nous sommes allés chercher le pompiste chez lui car à l’époque il n’y avait que 2 voitures par semaine, le pompiste ne restait pas sur place… À bientôt pour de nouvelles aventures. On vous embrasse. Michel et Christiane
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Nadine & Didier
Merci pour l’exotisme nordique et les sensations à distance.
Avez-vous pu faire de images ou vidéos de nuit (même si il y en a pas beaucoup) des projections et écoulements de lave, ça doit être encore plus fort.
Bonne continuation.
N&D
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Ces commentaires très détaillés nous permettent de suivre votre aventure : paysages, volcans, piste , et sagesse au rendez-vous. Vous me semblez fin prêts avec un tel reportage à faire partie des globe-trotters de « Connaissance du Monde » .
Bonne route ! Chantal et Jean-Paul
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Bonjour les grands reporters,
Vos messages sont toujours autant captivants, magnifiques et nous font envie/rêver. Images et commentaires détaillés, précis. Les changements de décors sont surprenants, voire déroutants. Attention de bien rester sur les routes ou les pistes. La traversée du gué a permis au mobil-cub de retrouver un peu d’éclat. La vidéo des volcans est superbement filmée et montée, les images du drone nous donnent une impression d’immensité au milieu de ce désert aux couleurs chaudes et vivantes.
Un grand MERCI pour ces moments de partage, à bientôt pour vos nouvelles aventures.
Profitez en bien, c’est tellement beau et dépaysant,
Francis.
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Bonjour Alexandrine, bonjour Thierry,
Merci pour ces photos de paysages magiques et magnifiques !
De plus elles nous permettent de revivre notre voyage effectué en 2012 avec notre HDJ 80…
Bonne continuation dans ce pays extraordinaire et enchanteur !
À bientôt à l’A.G.
Amicalement
Annie et Bernard du Sud
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