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Côtes sud et hautes terres de l’ouest.

Lumières d’Islande en vidéo

C’est sur la péninsule de REYKJANES au sud/ouest de l’Islande, sur la faille tectonique que nous pouvons admirer le volcan actuellement en activité de FAGRADALSFJALL.

Plus loin une énorme usine exploite les nombreuses manifestations géothermiques qui se trouvent sur cette ligne pour fournir l’énergie à cette région très industrielle et peuplée. Usines , tuyaux et vapeurs en tous sens ! Quelques sites libres d’accès sont visitables dont celui de GUNNA, d’un intérêt limité, mais avec des vapeurs sortant de terre ça et là pour des vues à contre jour photogéniques !

Retour vers la côte où nous retrouvons les Sternes Arctiques qui ne manquent pas une occasion de nous agresser car nous sommes sur leurs territoires. En contrepartie, je profite de leur relative proximité pour faire quelques photos en plein vol des oiseaux avec la nourriture destinée à leurs partenaires qui couve. Avec leur vol toujours aussi rapide et aux trajectoires erratiques, les maintenir dans le cadre au 600 mm est aléatoire.

Les balades sur les falaises à VALANUKUR et plus au nord au bout d’un long chemin à HAFNABERG 63,88086° N, 22,73939° W permettent d’accéder à des sites de nidification où l’on retrouve : Fulmar boréal, Mouette tridactyle, Guillemot à miroir, et quelques Fou de Bassan.

Comme nous pouvions nous y attendre REKJAVIK vit paisiblement la proximité du volcan, qui selon les informations recueillies sur internet, ne présente pas de danger car il n’est pas de nature explosive… ouf !

Quelques belles maisons dans le centre ancien très animé, un quartier à l’architecture contemporaine en front de mer et la superbe cathédrale, tout en sobriété, elle aussi contemporaine inspirée des orgues basaltiques et qui domine la ville. Nous espérions trouver des boutiques de design et d’artisanat d’art à l’inspiration très nordique, mais nous restons sur notre faim.

Sculpture « le voyageur du soleil » de Jon Gunnar Arnasson disposée sur le bord du fjord à Reykjavik.

Nous quittons Pascale et Gérard que nous retrouverons plus tard dans 3 ou 4 semaines.

Piste quotidienne nommées « F » empruntée dans le centre de l’Islande

Nouvelle incursion dans les hautes terres par la route empierrée 35 qui mène à quelques glaciers du centre.

Note à l’intention des photographes: tous les ciels présentés sont authentiques, aucun n’a été remplacés.
La mousse qui tapisse les sols humides semble vert fluo au milieu des sables et roches noires

De fait, nous suivons de nouveau la faille et alternons entre chaud et froid, paysages d’eau, de glace et sites géothermiques avec l’inévitable GEYSIR, le geyser qui souffle son eau à 100° toutes les 5mn à 20 m de haut. Ça semble banal, mais même à la 3ème visite en 20 ans, c’est spectaculaire. (mauvais temps, pas de photos)

Fumerolles de HVERADELLIR

Puis, nous nous rendons à GULLFOSS, une des plus grandes chutes d’Islande.

Nous empruntons la piste F335 vers le lac glacière HAGVATN et le glacier LANGJÖKUL, mais il faut se rendre à l’évidence, après 10 km de trous, de bosses et d’ornières, l’état de la piste est incompatible avec la capacité de notre véhicule. Demi tour. Nous avons plus de chance avec la F336 qui nous mène au pied du glacier. Malheureusement de nombreuses moto-neiges sillonnent la glace pour des groupes de touristes déversés par des « big bus »…

Tout le long de la 35 les paysages de glaciers dans le lointain nous accompagnent.

Gorges sur la F347 d’accès à HVERADALIR
Lacets de la F208
Quelques paysages des hautes terres.

Mais le lieu le plus extraordinaire de la région est HVERADALIR, un site géothermique perdu dans le massif de KERLINGARFJOLL (sur la piste F347 au final un peu musclé) d’un relief tourmenté, tout en nuances d’ocre, de jaune et de blanc avec les projections de vapeur au milieu de la glace qui témoignent d’un sous-sol qui semble pouvoir exploser d’un instant à l’autre.

HVERADALIR

Toujours sur la faille, la baignade en rivière chaude de REYKJADALUR 64,0479° N, 21,222° W en pleine montagne, accessible après une petite heure de marche, semble très prisée des islandais,

Nous ne le savions pas, du coup nous n’avions pas le nécessaire de baignade.

Plus loin sur la 35 le site géothermique de HVERAVELLIR 64,865° N, 19,552° W, très isolé dans son champs de lave.

Nous ne sortons pas des hautes terres par le nord car cela nous éloignerait trop de nos prochaines destinations et refaisons donc 70 km et 3 heures de pistes vers le sud avant de retrouver le bitume.

Vallée de l’énorme fleuve PJORSA qui vient du centre avec pour point d’orgue (basaltique) la cascade de HAIFOSS 34,205° N, 19,680° W, extraordinaire pour la beauté du site en gorge dans cette roche noire au milieu du plateau herbeux. 130 m de chute verticale, une des plus hautes d’Islande.

HAIFOSS , vue aérienne

Et la petite mais non moins originale double chute de HJALPARFOSS 64,114° N, 19,853° W

Comme des gosses, les chutes nous attirent, elles sont toutes particulières! Dans de belles gorges, c’est aussi l’occasion d’apprécier des cadres naturels différents.

Le glacier VATNAJOKULL vu depuis le lit de la rivière KROSSA

Nous savons que l’accès au très beau site montagneux de PORSMORK se fait par une piste aux gués difficiles, la F249, le long d’une très grosse rivière la KROSSA. Des alertes à l’entrée signalant qu’elle est réservé au 4×4 surélevé nous le confirme. Un gué, puis deux, sans grandes difficultés, nous en avons une dizaine à franchir. Puis devant un gué plus important, nous attendons le passage d’un véhicule pour évaluer sa profondeur. Un TOYOTA le franchit sans problème. Devant notre interrogation, le conducteur nous précise que le suivant est « a little more deep », un peu plus profond. Effectivement plus profond, plus large et avec du courant, un grand panneau alerte des blocs dans le fond. Comme il se doit, nous attendons une nouvelle fois le passage d’un autre véhicule. Il se présente un énorme fourgon Ford rehaussé avec de grosses roues, typiques de la mode islandaise. Nous constatons que la profondeur est gérable mais les rochers qui tapissent le fond le font bondir et rebondir malgré sa capacité d’absorption. Donc pour nous, c’est un demi tour. Dommage ! Pour nous consoler le lendemain nous longeons la Krossa sur l’autre rive par la F261. Avec le soleil qui est revenu, le paysage est superbe, montagnes verdoyantes et glacier le MYRDAJSJOKULL en couronnement.

De retour sur la côte sud nous retrouvons l’affluence de touristes, maintenant présents en Islande. Ils visitent les sites aisément accessibles par la route 1 dans un rayon relativement proche de REKJAVIK.

La mode des selfies à outrance prive les autres visiteurs de la beauté des lieux ! En se mettant devant, voire sur le site, dans des postures grotesques, face au smartphone, en tournant le dos au sujet de leur voyage, ce qui leur importent, c’est uniquement de se voir sur l’écran ! Le visiteur qui lui vient admirer se retrouve donc face à une haie humaine de gens qui sont plus attentifs à ce qu’ils vont publier sur FB que de profiter d’un paysage exceptionnel.

Loin de moi l’idée de dénoncer la photo souvenir avec enfants, petits enfants, parents, amis, qui font les liens sociaux et familiaux, mais de cibler l’abus du « paraître » avant tout sur les réseaux sociaux. Le but n’est pas de voir, mais de se faire voir.

Passage par les sites magnifiques de SKOGARFOSS, la falaise de DYRHOLAEY et les orgues basaltiques de REYNISDRANGAR, apothéose du phénomène cité plus haut.

Plage de sable noir de DYRHOLAEY

A noter l’excellent musée de SKOGAR qui retrace l’histoire des Islandais depuis le XVIII et la création des infrastructures de transports et de communications au XX siècle. Paradoxalement très peu fréquenté malgré la proximité de la route 1.

Salles de séjour des petites maison en bois recouvertes de tourbe dont certaines ont été habitées jusqu’aux années 70.

Petite piste 214 au départ de la N1 praticable par des VL, avec de très beaux paysages.

Depuis 5 ans, le bivouac libre est interdit sur tout le territoire. Y déroger n’est pas facile, notamment dans ce secteur agricole sans espaces vierges accessibles par les pistes. Car ici en Islande, toutes les terres sont privées. Nous en avons fait les frais à plusieurs reprises en étant aimablement prié de regagner un camping. Chaque nuit coûte 20 à 30 € pour nous 2, douche en supplément. Le budget pour 3 mois est conséquent ! De plus la majorité d’entre eux n’a pas de possibilité de vidange des eaux usées et wc. Dans la lande entre la route 1 et la mer nous trouvons tout de même à l’abri des regards, des bivouacs 64,41635° N, 18,76184° W, ou 63,49359° N, 19,41995° W.

Paysage de la chaîne de volcans vus depuis le sommet du LAKI

Par les pistes F206 et F207 nous rejoignons le site de Laki. C’est une chaîne de volcans de 25 km de long qui s’est crée en 1793 lors d’une des plus grosses éruptions de l’histoire de l’Islande. Du sommet accessible à pied en 1h et 200 m de dénivellation, nous pouvons voir ce chapelet de cratères à perte de vue.

Le temps se maintenant au beau, nous décidons de retourner à LANDMANNALAUGAR car il y a 3 semaines, le mauvais temps nous en a chassés. C’est un des plus beaux paysages de l’Islande avec ses montagnes aux teintes toutes en nuances d’ocre, de vert, de gris, les inévitables fumerolles et champs de laves. Nous ne sommes pas loin de la faille. Je profite du soleil pour monter au sommet qui nous domine ; le SUDURNAMUR.

Vue depuis le SUDURNAMUR
Vue aérienne de la rivière SKAFTA le long de la F208

Nous revenons sur la côte pour contourner le VATNAJOKULL par le sud et profiter des paysages offerts par toutes ses langues glacières qui viennent se jeter dans les lacs et vêler leurs icebergs.

VATNAJOKULL

Les plus spectaculaires sont le FJALLSARDON et le célèbre JOKULSARON

Nous profitons des pistes qui s’approchent des glaciers pour bivouaquer dans des paysages de rêves.

Près du glacier FALLJOKULL 63,96003° N, 16,82137° W

Près du lac BREIDARLON, 64,04640° N, 16,33383° W

Malgré la proximité du parc national, nous ne serons pas inquiétés cette fois par les rangers.

L’alternance jour nuit a repris avec 7 h de nuit en cette 3ème semaine d’août.

La majorité des oiseaux a atteint leur taille adulte, parfois nous rencontrons des Heiders et ici des Plongeons Catmarin avec des petits.

Le phénomène est bien ressenti par les oiseaux qui ont presque totalement disparu, la plupart étant migrateur ou vivant en haute mer.

Le contournement sud du VATNAJOKULL est presque terminé, nous retrouverons Pascale et Gérard dans quelques jours pour retourner dans les hautes terres de l’est et atteindre AKJA.

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Islande, traversée nord sud par les « hautes terres ».

Après avoir retrouvé Pascale et Gérard nous quittons VARMAHLID où nous avons fait tous les pleins : eau, carburant, nourriture. Direction les déserts du centre par la piste F752 avec pour objectif, ASKJA à 250 km. La piste n’est pas très roulante, 100 km en 5h !

Cette portion de piste plus roulante nous laisse le loisir de faire des photos.

Bien que le mois de juillet soit bien entamé les torrents sont encore chargés et les gués assez hauts. Arrivés au dernier gué important à 100 km avant ASKJA sur le F910, 64,820° N 17,874°W, le niveau et le débit sont trop importants pour que nous puissions traverser en sécurité.

Le torrent est très rapide, assez profond par endroit et le fond est tapissé de blocs de pierre.

Des Islandais avec un véhicule similaire aux nôtres décident de ne pas passer et d’attendre le lendemain matin, ils confortent notre sentiment. Nous bivouaquons donc sur place, bercés par le bruit du torrent. Le lendemain le niveau a bien baissé ce qui le rend empruntable.

Cependant, réflexion faite, à la fin du parcours après ASKJA dans 200 km, il y a aussi de nombreux gués. Nous réalisons que si nous ne pouvons pas traverser l’un d’entre eux, nous n’aurons plus assez de carburant pour revenir en arrière et refaire 300 km jusqu’à une station, car nous consommons entre 15 et 18 litres au 100, sur la piste. Un risque qu’il n’est pas question de prendre. Nous décidons de changer d’itinéraire et de rejoindre le LANDMANNALAUGAR au sud à 100 km. ASKJA est un site remarquable, nous pourrons y revenir plus tard par l’est.

Les hautes terres du centre sont des hauts plateaux pierreux coupés ça et là de montagnes et de vallées. Ailleurs, ce sont des reliefs plus ou moins escarpés recouverts d’une végétation rase de mousses, d’herbes et de tourbe qui ondulent.

Un rayon de soleil bienvenu en soirée, pour le bivouac, après une journée pluvieuse.

Les nombreux, ruisseaux et torrents témoignent de l’abondance des pluies et de l’apport des glaciers. Notre capacité théorique de traversée de gué se situe à 70 cm d’eau. Nous ne prenons pas de risques en flirtant avec la limite, mais la vague que forme l’avant du véhicule les dépasse parfois du fait des chaos provoqués par les grosses pierres qui tapissent le fond.

L’un des nombreux gués traversés

Après avoir fait le plein à HRAUNEYJAR nous rejoignons le LANDMANNALAUGAR par le piste 208 dont la tôle ondulée très formée la rend éprouvante pour la mécanique et pour les passagers.

Le temps à LANDMANNALAUGAR est acceptable ce matin, nous nous engageons pour une balade de la journée. Montée au BRENNISTEINSALDA sans problème, puis au BLAHNUKUR mais le temps se dégrade, nous sommes obligés de rebrousser chemin car le vent est tel sur l’arrête menant au sommet que la marche n’est plus possible.

Toutes les manifestations volcaniques sont représentés dans le LANDMANNALAUGAR.

De retour au camping, la pluie se met à tomber. Les prévisions sont très mauvaises pour les jours suivants, nous décidons de finir la traverser nord/sud par la F208, puis les F233 et F232. Dans la pluie et le brouillard, nous ne profitons pas des paysages. De plus, cette piste est un peu trop difficile à notre goût avec des raidillons sévères, des dévers et des gués limites. Nous décidons de rejoindre VIK par la 210 réputée plus facile, mais il s’avère quelle est du même profil mais avec moins de gués techniques.

Arrivée à VIK le temps est plus clément, direction la péninsule de REYKJANE à l’ouest et le volcan en activité le FAGRADALSFJALL par le route 425.

A plusieurs kilomètres, nous voyons une nappe de fumée grise et une colonne de fumée blanche. Au fur et à mesure que nous approchons, nous n’avons plus de doute, c’est bien le volcan qui se manifeste.

Le cratère nous est masqué du parking. Il faut transpirer un peu pour pouvoir contempler ce spectacle : 5 bons kilomètres de marche et 300 m de dénivellation sur un mauvais chemin créé pour l’occasion nous permettent d’accéder à un premier sommet en face du cratère puis à un autre un peu plus près à environ 1,5 km de distance.

Tout au long de la marche les projections de laves nous apparaissent progressivement, puis les grondements et là de notre mirador c’est un spectacle extraordinaire. Le cratère est rempli de lave rouge qui bouillonne, projetée à plusieurs dizaines de mètres de haut et qui s’écoule en rivières ininterrompues.

L’attention est captivée par cette masse en fusion qui ondule en vagues, explose, s’écoule en masse visqueuse, tout un cocktail de mouvements que nous n’avons jamais vu d’aussi près concernant un volcan. Pendant un long moment nous restons scotchés.

Depuis le 19 mars 2021, date de son éruption qui était attendue, il a rempli les vallées environnantes. Au retour nous longeons une longue coulée fumante, encore tiède, qui fait bien 4km de long. L’écoulement principal se faisant désormais sur un autre versant. Mais la route 425 est à moins de 1 km des premières coulées qui pourraient être de nouveau alimentées !

Au loin on devine la route 425, puis la mer. Les couches successives de laves ont des aspects et des couleurs différentes.
La lave ressemble à une énorme pâte visqueuse qui résonne comme du verre une fois durcie.

La ville de GRINDAVICK est à moins de 10 km du volcan et REYKJAVIK à 40 km. Nous irons voir si la vie semble perturbée…